saint Gatien

Patron du Chapitre : Saint Gatien

Saint Gatien, premier évêque de Tours, fut envoyé dans les Gaules par le pape saint Fabien, en 250, avec six autres évêques. A son arrivée, le pays de Touraine était plongé dans le paganisme et l’on ne voyait partout que les images des faux dieux. Gatien commença par montrer à ces païens l’absurdité de leur culte et l’impuissance de leurs idoles, puis il en vint à leur découvrir les mystères de la puissance et de la bonté de Dieu et révéla à leurs yeux étonnés l’incomparable figure du Sauveur et celle de Sa sainte Mère. Les conquêtes furent nombreuses.
Mais le démon ne laissa pas détruire son règne sans résistance ; les miracles de Gatien ne suffirent pas à lui faire pardonner ses succès, et plus d’une fois les païens endurcis jurèrent sa mort. Traqué comme une bête fauve, l’apôtre se cachait en des grottes profondes et y célébrait les saints mystères : une de ses retraites est devenue plus tard la célèbre abbaye de Marmoutier.

Gatien, songeant à l’avenir, forma une école où de jeunes clercs apprenaient, avec les leçons de la science, celles de la vertu ; il les initiait au sacerdoce et en faisait ses auxiliaires ; il les envoyait même au loin porter les lumières de l’Évangile. Huit églises furent élevées, par ses soins, sur la terre de Tournai.
Les travaux apostoliques de Gatien ne l’empêchaient pas de se livrer à de grandes austérités ; il épuisait son corps par les jeûnes et par les veilles, et se préparait par le martyre quotidien et volontaire à la couronne de gloire. Comme tous les vrais disciples du Christ, il aimait éperdument les pauvres, et sa charité se plaisait à soulager leurs misères. Il fit bâtir, dans un faubourg de la ville, un hôpital pour les malheureux.
C’est dans cet asile que le Sauveur réservait à Son disciple une grâce extraordinaire. Il y avait cinquante ans que Gatien arrosait de ses sueurs le pays qu’il avait gagné à Dieu. Un jour, accablé de fatigue, il s’était retiré dans l’hôpital des pauvres et y prenait un peu de repos, quand Notre-Seigneur lui apparut et lui dit : « Ne crains rien, ta couronne est prête et les Saints attendent ton arrivée au Ciel. » Et le Sauveur administra Lui-même à Son disciple la Sainte Communion en viatique.
L’Église de Tours a de tout temps voué un culte enthousiaste à son premier prédicateur. La magnifique cathédrale est sous son vocable.
(d’après l’Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950)

 Patron secondaire du Chapitre : Saint Martin

Saint Martin, évêque de Tours et évangélisateur des Gaules
Bienheureux Martin, nous venons à vous.
Soldat de Dieu, Apôtre du Christ, Témoin de son Evangile et Pasteur de son Eglise, nous vous prions :
Vous étiez présent à Dieu dans le grand silence des nuits solitaires,
Donnez-nous de lui rester fidèles dans la foi et la prière.
Catéchumène, vous donniez au mendiant la moitié de votre manteau,
Aidez-nous à partager avec nos frères.
A travers champs et bois vous avez défié le démon et détruit ses idoles,
Prenez-nous en votre garde et protégez-nous du mal.
Au soir de votre vie, vous n’avez point refusé le poids des jours et des travaux,
Faites que nous soyons dociles à la volonté du Père.
Au ciel de gloire, vous jouissez de votre repos dans la maison de Dieu,
Mettez en nos cœurs le désir de vous rejoindre et de connaître près de vous la joie de l’éternité bienheureuse. 
(d’après le Cardinal Jean Honoré)

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Saint Dominique

Patron secondaire du Chapitre : Saint Dominique

, fondateur de l’Ordre des Frères Prêcheurs.
Peu importe que saint Dominique appartînt ou non à l’illustre famille des Guzmans, et fût ainsi parent des anciens rois d’Espagne. C’est assez de savoir qu’il était de sang militaire, et de l’imaginer petit enfant, aves les cheveux blonds, presque fauves, les yeux bleus et la peau blanche de ses ancêtres wisigoths. Debout au sommet de la forteresse paternelle de Carleruega, à la frontière du pays maure et regardant en direction de Tolède où les chefs castillans luttent contre les Maures. Oh, le temps n’est pas si loin où sur les marchés maures on avait une femme pour un dirhem et un enfant chrétien pour un demi-dirhem ! Pas une maison dans ce pays de la vielle Castille, où on ne parle pas à voix basse de ses parents – père, fils ou frère – enlevés par les hardis voleurs païens et vendus comme un bétail.

« La captivité chez les Maures, fût l’une des plaies de l’Espagne ; plus angoissante que la famine » écrit le Père Petitot. Or, tandis que les Castillans, cette race formée dans le malheur et la pauvreté, rêvaient de représailles, d’armées défaites et de têtes coupées, le petit Domingo sentait son cœur trembler de pitié. Thierry d’Apolda nous rapporte que, vingt ans plus tard, Dominique résolut un jour de se vendre pour racheter le fils d’une pauvre femme.
(d’après George Bernanos, Saint Dominique, Paris, 1939)